Varanasi – la ville sainte

Inde - J2-3 Varanasi - 128« Bénarès », rien que ce nom a un certain pouvoir dans l’imagination. Une ville mystique et mythique. Une ville sur les bords du Gange où se mélange toutes les facettes de l’Inde, tous les a-priori et tous les préjugés.

En allant à Bénarès ou plutôt Varanasi maintenant, on s’attend à tout. A être dégouté que ce soit par la misère, la mort, la saleté, la pollution, a être mystifié par les crémations, les purifications, les dévots, à être énervé par les rabatteurs et les marchands, et peut-être même d’être un peu déçu…

 

Voici ce que nous avons ressenti en allant à Varanasi.

Pour nous mettre dans l’ambiance, nous arrivons du Népal et le seul train que nous pouvons avoir part de Gorakphur à 23h30. Il est 14h…. L’attente va être longue. Mais bon 8h plus tard, nous prenons notre train de nuit. Mauvaise surprise, pas de draps, pas de couverture, il fait froid. La nuit va être longue. Nous arriverons fatigués.

Après avoir tout entendu sur Varanasi, nous nous attendions à trouver l’anarchie ici. Dès le début, nous prenons donc la décision de nous loger vers l’Assi Ghat, au sud de la vieille ville, pour éviter toute la cohue, les magasins de souvenirs et les rabatteurs. Ce fût un bon choix. Outre le fait d’etre au calme, nous sommes juste au niveau d’un des plus grand ghat et l’un des plus vivants. Certes pas de danses, pas de touristes partout, mais la vie d’un ghat.

Qu’est ce qu’un ghat ?

Un ghat est un escalier très large qui descend vers le Gange. Selon le moment de l’année, le Gange est plus ou moins haut (mousson etc). Du coup, l’eau arrive plus ou moins haut sur les marches, et l’escalier permet d’avoir accès au Gange toute l’année.

A chaque ghat, les pèlerins se baignent en pratiquant le bain rituel. Un bain fait de gestes traditionnels qui se fait en caleçon pour les hommes et habillés pour les femmes. Ce bain rituel dans le Gange a une portée importante, il lave le pèlerin de tout ses pêchés. Plutôt cool non?

Inde - J2-3 Varanasi - 120

Du coup, beaucoup de monde vient ici pour effectuer ce bain au moins une fois dans sa vie. Toute la journée, on peut observer les gens se baigner, d’autres juste se laver.

Varanasi, lieu saint

En plus de la baignade rituelle dans le fleuve sacré, Varanasi est un lieu saint pour les hindous. Si un hindou est incinéré à Varanasi, son âme cesse son voyage incessant, le cycle de la réincarnation se termine. Du coup, nombre de personne souhaitent faire le pèlerinage vers Varanasi à l’aube de leur mort.
Nous pensions du coup croiser de nombreuses personnes âgées dans les rues, mendier, ou en mauvaise état, dans l’attente de leur mort prochaine. Mais finalement, non. Nous avons bien vu des personnes âgées, mais effectuant les bains rituels et à priori, pas encore à l’aube de leur mort. Du coup, on s’est demandé s’il n’y avait pas des sortes d’hospices pour accueillir tout ces gens qui souhaitent mourir à Varanasi.

Les crémations

Par contre, certains ghats sont « spécialisés » dans les crémations. Il y en a deux en particulier. Sur ces ghats, vous pouvez voir à toutes les heures du jour et de la nuit, des corps en train de brûler. Autant à Kathmandou, les corps n’étaient pas visibles. Autant ici, on voit.
Dans la tradition, rien n’est caché.
Le corps est dans un linge blanc. La famille et les prêtres le préparent pour la crémation sur le ghats. Vous pouvez, au cours de votre balade, tomber sur une préparation. Une fois la personne prête, le corps est disposé sur un bûcher de bois. Une personne hors-caste s’occupe du bûcher mais c’est un membre de la famille qui a l’honneur de mettre feu au bûcher.
En fonction de la richesse de la famille, le bûcher se trouve sur une belle plateforme juste au dessus du Gange, ou carrément sur la voie piétonne qui longe les ghats. Il y a souvent plus de bûchers le soir. Nous sommes passés plusieurs fois le long des bûchers. Toute la journée des corps brûlent. Les bûchers sont tous à un stade différent mais ce qui est sûr, c’est que l’on voit bien les corps.
L’ambiance est particulière. Les gens ne semblent pas triste. Pour être honnête, ça faisait presque soirée au coin du feu. Les bûchers font de la lumière, les gens les regardent, mais ils discutent, rigolent, mangent à proximité. La vie et la mort se côtoie l’une à côté de l’autre, et il n’y aucun problème avec ça.

La vieille ville

Les rues de la vieille ville sont étroites. Du coup, à part quelques motos qui essayent de passer à grand renfort de klaxon, elles sont piétonnes. Elles sont remplies de boutiques de souvenirs et de bougies, souvenirs religieux, certains pour les touristes étrangers mais la majorité pour les indiens, d’hôtels, de restaurants. Et surtout, elles sont remplis de gens.

Nous nous attendions à trouver le chaos, la mort, la pollution, la saleté. Et finalement, nous avons trouver une ville indienne avec ses klaxons, sa circulation chaotique, ses vaches, ses chiens, ses marchés. En plus, il y avait le Gange. Bien plus large que ce que l’on pensait. 

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Vue de nuit depuis un Ghat sur les bord du gange

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1 réponse

  1. Nicolas dit :

    J’ai des souvenirs de dingue de mon séjour à Varanasi en 2004, juste avant le début la mousson. Autrement plus sympa que Kolkata (ambiance moite et étouffante) lors de mon passage au Bengale Occidental.
    Ce n’est pas pour rien que cette ville est désignée comme la Capitale spirituelle de l’Inde.

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